Une friche est un milieu ouvert dominé par une végétation de début de succession, c'est-à-dire d’herbacées et d’arbustes. Ce milieu apparaît suite à l’abandon de l’activité humaine, ou suite à une perturbation naturelle (par exemple un feu de forêt).

Une friche est un milieu particulier en ce sens que c’est un habitat transitoire. Par conséquent, si aucune intervention n’y est faite, ce milieu deviendra éventuellement une forêt. Les friches étant souvent perçues de façon négative, peu d’efforts sont faits afin de les maintenir. De plus, ce milieu n’est généralement pas protégé légalement et est en très grande majorité exclu dans la planification territoriale des MRC et des municipalités et les programmes de conservation. 

Pour les espèces qui utilisent les friches, les principales problématiques rencontrées sont la perte d’habitat et la diminution de sa qualité. La perte d’habitat peut être causée par la transformation naturelle des friches en forêt, leur remise en culture, le développement urbain et le reboisement. Pour sa part, la diminution de la qualité des friches peut être engendrée par la réduction de leur taille, la présence d’espèces exotiques envahissantes et leur usage à des fins récréatives, notamment par des utilisateurs de véhicules hors route.

Protection des oiseaux dans les friches
Bruant sauterelle, © Marcel Gauthier

La faune aviaire dépendante des friches

Les friches constituent un habitat vital pour la faune associée aux milieux ouverts. Cet habitat est caractérisé par une biodiversité riche qui lui est propre et de nombreuses espèces l’utilisent à un moment ou à un autre de leur cycle de vie. Au Québec, plusieurs espèces d’oiseaux en situation précaire dépendent des friches.
Friches PAAD
Paruline à ailes dorées, © Suzanne Labbé
Paruline à ailes dorées

La Paruline à ailes dorées (Vermivora chrysoptera) est une espèce menacée au Canada et susceptible d’être désignée comme menacée ou vulnérable au Québec. Plutôt rare au Québec, elle est présente en Outaouais, en Montérégie et en Estrie. Elle fréquente des milieux semi-ouverts, couverts de plantes herbacées et d’arbustes et parsemés d’arbres. 

La Paruline à ailes dorées figure parmi les passereaux dont la baisse d’effectifs en Amérique du Nord est la plus rapide. Les principales menaces pesant sur cette espèce sont la perte d’habitats propices à sa nidification, l’hybridation avec la Paruline à ailes bleues et le parasitisme de nid par le Vacher à tête brune.

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Hibou des marais
Hibou des marais, © Christopher Leroux
Hibou des marais

Le Hibou des marais (Asio flammeus) est une espèce désignée préoccupante au Canada et espèce susceptible d’être désignée comme menacée ou vulnérable au Québec. Ce strigidé utilise les milieux ouverts tels les friches, les prairies et les milieux humides, dont les hauts marais, pour y construire son nid à même le sol.

L’une des principales menaces pesant sur le Hibou des marais est la perte d’habitats de nidification et d’hivernage à la suite de l’assèchement des milieux humides, à l’intensification de l’agriculture, au développement urbain et à la présence de plantes envahissantes. Cette espèce nichant au sol, elle est également vulnérable au fauchage du foin et au piétinement par le bétail dans les pâturages.

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Bruant sauterelle
Bruant sauterelle, © Marcel Gauthier
Bruant sauterelle

Le Bruant sauterelle (Ammodramus savannarum) est un petit passereau brun et trapu passant la plupart de son temps au sol. Son chant débute par deux notes de faible intensité et se termine par un bourdonnement sec semblable au grésillement d’un insecte. Au Québec, la plupart des Bruants sauterelles nichent en Outaouais et en Montérégie. L’espèce est essentiellement menacée par la perte et la transformation de son habitat au profit de l’urbanisation ou de l’agriculture intensive, particulièrement en Montérégie où sa survie est incertaine.

Téléchargez le dépliant Connaître et protéger le Bruant sauterelle

Protéger les oiseaux fréquentant les friches

Les oiseaux dépendant des friches sont menacés principalement par la perte et la diminution de la qualité de l’habitat. Certaines mesures peuvent être adoptées afin de protéger ce milieu et les espèces y étant associées, en voici un aperçu :

  • Maintenir les friches existantes en évitant leur remise en culture ou leur reboisement. Le maintien des friches peut également être assuré en y effectuant une fauche ou un débroussaillage périodique.
  • Considérer les friches dans l’aménagement du territoire, les programmes de conservation et le cadre légal et réglementaire. Les friches devraient être considérées en tant que milieu naturel favorisant la biodiversité du territoire et fournissant des services écologiques, au même titre que les boisés, les milieux humides et les cours d’eau.
  • Atténuer les impacts nuisibles des espèces exotiques envahissantes. En limitant leur propagation, l’espace sera laissé aux espèces indigènes et la biodiversité sera préservée.
Friches section 3
Friche arbustive, © QuébecOiseaux

En savoir plus

Pour en savoir davantage sur les façons de protéger les friches et les espèces y étant associées :